Écologie politique et clivage gauche droite

Au vu des nombreux cris d’alarmes au sujet du devenir des ressources de la planète et des écosystèmes, l’écologie politique écologique est plus que jamais un débat central, encore aggravé par certaines théories sur l’origine du changement climatique. Dans ce contexte, la gauche comme la droite se sont emparées de la question mais à des degrés divers et selon des visions disparates.

Ecologie, proche de longue date de la gauche

La proximité de la gauche avec l’écologie n’a rien de très étonnant. Après tout, le mouvement écologique impose de repenser notre système social et des logiques de croissances capitalistiques devenues inadéquates face aux questions environnementales. La question n’est pourtant pas si simple, le rapprochement d’une écologie française décrite comme verte en dehors et rouge en dedans commence dans les années 80 et se renforce durant la décennie suivante.

Ceci est né de la conviction que la transition écologique est indissociable du social et qu’une écologie apolitique est utopique. Pour réussir, les programmes écologiques doivent impérativement être acceptés par la population. Toutefois, la gauche a toujours été assez désordonnée. De nombreuses visions subsistent. Le Parti Socialiste, par exemple, privilégie nettement les enjeux sociaux, malgré un aspect écologique prononcé de son programme. La France Insoumise, elle, estime l’État comme principal acteur du changement vers l’écologie.

Dans une certaine mesure, le progressisme, traditionnellement de gauche, a pu lui aussi favoriser le déploiement de mesures d’exploitation intensives qui à leur tour ont pu générer des effets indésirables. En réalité, dans cette guerre des clivages rien n’est simple et l’honnêteté voudrait que la science écologique soit bien plus largement sollicitée que les positions rigides et de principe d’une certaine écologie politique.

Ecologie de droite émergente

Longtemps réticente à se lancer, la droite politique a fini par se saisir de la question écologique. Car l’électorat, est, lui aussi, de plus en plus sensible aux problèmes environnementaux et aux polémiques sur le sujet.

Pourtant, en se lançant dans la course aux voix, la droite l’aborde à sa manière. Ainsi, chez Les Républicains, par exemple, l’idée va à un certain « confort » de la personne. Pas de défense de l’environnement, mais un renouveau du mode de vie. Le parti préconise, notamment, une « transformation radicale de la production » au lieu de la « diminution progressive de la consommation », selon Oliver Blond, auteur d’un essai sur l’écologie de droite.

La technologie du nucléaire, combinée à une électrification à tout va (transport, chauffage, etc.) y a aussi bonne presse, en réponse à l’objectif zéro carbone.

Toutefois, la droite manque de crédibilité, même si les racines de l’écologie, au XXe siècle, lui sont imputées. Elle est réputée alliée des industriels, soutien à la croissance et défenseur des libertés individuelles et du capitalisme. Une vision anthropocentrée des actions écologiques, couplée au maintien d’une homogénéité culturelle, l’emporterait sur la protection de la biodiversité. La nature préservée a pour visée de servir de bien-être de l’homme.

D’une certaine façon, l’instrumentalisation politique de l’écologie pour des visées électoralistes, a le mérite de poser le sujet, mais en même temps, de l’instrumentaliser et de l’enfumer…

Un clivage contre productif

En conséquence et pour beaucoup, l’écologie doit se détacher du clivage gauche/droite et devenir un débat politique essentiel. En effet, impossible, maintenant, de se soustraire à la crise écologique qui fonce sur nous de plein fouet.

Les politiques publiques devraient donc prendre en compte les préoccupations environnementales et être capables d’y apporter une réponse efficace. Hélas, le contexte est mondial et l’échelle des réponses peine à être efficace quand cette dernière vient s’exercer au simple niveau local.

Et pour ne rien arranger, comme toujours en politique, la majorité en place tend à se montrer tatillonne avec des programmes initiés par son prédécesseur. Le politique devient politicien comme si tout n’était pas suffisamment compliqué comme ça. Or, beaucoup de questions ne peuvent attendre de telles arguties au vue de leur nature essentielle : la réduction des émissions carbone, les engagements pris à l’échelle européenne ou mondiale, etc.


Au final, les politiques écologiques ne devraient pas se soumettre à des dérives gauche ou droite, mais être un consensus national, autant sur les projets à concevoir que leur mise en œuvre. Une planification écologique sérieuse devrait se faire main dans la main avec tous les acteurs concernés, des collectivités territoriales au patronat. Bref, une écologie qui dure dans le temps, imperméable aux turpitudes de la prochaine majorité, capable de progresser en dépit des clivages.

C’est un vœu pieu mais peut-être faudrait-il que l’écologie redevienne véritablement scientifique pour cesser d’être politique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *